Poèmes et chansons
Page 2 : Amour
Aimer
Aimer, c’est être capable de dire : viens faire un tour chez moi.
Aimer, c’est pouvoir dire à l’autre : j’ai besoin de toi.
Aimer, c’est reconnaître que l’autre peut avoir raison.
Aimer, c’est être capable de dire : je te félicite.
Aimer, c’est être capable de dire : excuse moi.
Aimer, c’est être capable de pardonner.
Aimer, c’est être capable d’ouvrir la bouche mais pour ne dire que la vérité.
Aimer, c’est être capable de retenir sa langue afin de ne pas offenser.
Aimer, c’est être capable d’encaisse des coups sans vouloir les rendre.
Aimer, c’est accepter de lutter dans la vie sans écraser les autres.
Aimer, c’est accepter d'être dérangé par les autres.
Aimer, c’est dire à l’autre qu'on l’aime sans jamais se lasser.
Aimer, c’est être capable de dire ensemble Notre Père.
L'amour est comme
l'amour est comme la mer
il efface le passe
telle la marée éphémère
balayant le sable mouille
l'amour est comme l'oiseau
qui va, qui vient
symbole de liberté et de renouveau
il se laisse guider par l'instinct
l'amour est comme la perle
qui, dans l'huître cachée,
parfois se révèle,
si longuement désirée
l'amour est comme le sourire d'un enfant
aussi frais que la brise printanière
il renouvelle les sentiments
et efface les chimères
l'amour est comme un long voyage
jusqu'a la fin, il fait rêver.
De fidélité, il est gage
lorsqu'il fait preuve de
sincérité
Les amoureux
Ils sont la lumière du matin
La fleur au milieu du chemin
Ils sont la guitare entre les mains
D'un gondolier, d'un bohémien,
Ils sont la magie des magiciens
Et le rivage des marins
Ils sont le manteau de l'arlequin
Ou la chanson d'un musicien
Ils font des voyages merveilleux,
Ils ont Venise au fond des yeux,
Ils croient que le monde est fait pour eux,
Ils ont raison deux fois sur deux
Ils n'ont pas fini de s'étonner.
On ne peut pas tout leur donner
Et, quand je refais une chanson
La plus jolie aura leur nom,
Les amoureux.
Il n'aurait fallu
Il n’aurait fallu
qu’un moment de plus
pour que tu ne viennes
Mais une main nue
alors est venue
qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
leurs couleurs perdues
aux jours aux semaines
sa réalité
à l’immensité
des choses humaines
Moi qui frémissais
toujours je ne sais
de quelle colère
deux bras ont suffi
pour faire à ma vie
un grand collier d’air
Rien qu’un mouvement
ce geste en dormant
léger qui me frôle
un souffle posé
moins une rosée
contre mon épaule
Un front qui s’appuie
à moi dans la nuit
deux grands yeux ouverts
et tout m’a semblé
comme un champ de blé
dans cet univers.
Louis Aragon
Le verbe aimer
Je voudrais réinventer le verbe aimer
Rien que pour toi !
Rien que pour Nous !
L’habiller d’étoiles,
Le décorer de fleurs,
Lui donner des couleurs de papillons,
L’enrober de musique.
Que ce soit le plus beau verbe au monde,
Qu’il devienne unique,
Que dans cette nouvelle version,
Il nous soit entièrement réservé
Et que nous soyons les seuls à savoir le conjuguer !
Je t’ai aimé...
Je t’aime...
Je t’aimerai !!!
Je ne savais pas
Je ne savais pas
que tout pouvait soudain se mettre à exister parce qu’un autre existait...
Je ne savais pas
que le monde pouvait s'arrêter d'être, les hommes de vivre, les femmes de marcher, les enfants de sourire,
et le temps de passer parce qu'un seul me manquerait...
Je ne savais pas
que la terre pouvait être belle, aujourd'hui je sais qu'elle est belle puisqu’elle te porte...
Je ne savais pas
que l'on pouvait chanter autrement que pour meubler le silence.
La nuit était mon domaine et je ne savais pas que l'on pouvait aimer le jour.
Je ne savais pas
Que je pouvais vivre.
Je ne savais pas
que le visage d'un autre pouvait contenir tout l'univers, que son regard soudain fermé pouvait éteindre
toutes les lumières et rallumer une à une les étoiles en accueillant le mien...
Je croyais que souffrir, c’était subir la vie,
Je ne savais pas
que souffrir, ce pouvait être lutter pour vivre...
Non, vois-tu, de tout cela, vraiment,
Je ne savais rien.